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Une distinction à faire: Comment naviguer dans le monde professionnel

Avr 10, 2013

De métier à profession

L’éducation de la petite enfance a acquis le statut de profession en Ontario avec l’adoption de la Loi de 2007 sur les éducatrices et les éducateurs de la petite enfance, en vertu de laquelle l’Ordre des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance a été créé. La Loi et l’Ordre confirment que seules les personnes possédant un ensemble spécialisé de connaissances et de compétences dans le domaine du développement de l’enfant peuvent exercer la profession dans la province.

Claudia Newman, formatrice et consultante sur les questions de la déontologie et des limites professionnelles, dit qu’il est important pour les éducatrices et les éducateurs de la petite enfance inscrits (EPEI) de reconnaître qu’en tant que membres d’un organisme d’autoréglementation d’une profession, ils sont maintenant des professionnels aux yeux du public. Ils doivent également comprendre que la société considère les professionnels comme des personnes dont le travail comporte beaucoup de pouvoir et de responsabilité. « C’est reconnaître que votre travail peut être bien fait, mais qu’il peut aussi causer du tort », ajoute-t-elle.

Ce que signifie être un professionnel

Pour les EPEI, que signifie exactement être un professionnel? En tant que professionnels, comment les EPEI devraient-ils se comporter dans leur milieu de travail? Dans tous les cas, être un professionnel signifie qu’il faut connaître les règles qui régissent sa profession et qu’il faut mettre ces règles en pratique dans son travail de tous les jours.

Mme Newman explique que la chose que les professionnels comprennent et reconnaissent par-dessus tout, c’est qu’ils servent le public et qu’ils répondent à un besoin public. « Un professionnel occupe une position de confiance. Être un professionnel signifie que l’on place les besoins de vos clients en premier, c’est que les enfants et des familles avec qui-vous travaillez », affirme-t-elle.

On s’attend également à ce que les professionnels aient une très bonne connaissance d’eux-mêmes : ils connaissent leurs points forts et leurs points faibles ainsi que les règles qui s’appliquent à leur travail. « Lorsqu’ils ont des doutes, les professionnels ont le courage de demander de l’aide », dit-elle. « Ils connaissent leurs limites professionnelles et mettent un plan en place pour rectifier leurs erreurs et apprendre de leurs erreurs.»

Reconnaître les difficulties professionnelles

Au travail, les difficultés sont inévitables. Elles se présentent tout particulièrement lorsque les professionnels ont du mal à établir une distinction claire entre le comportement professionnel et le comportement personnel. Selon Mme Newman, ce conflit se produit lorsque, sans le savoir, les professionnels laissent leurs préjugés personnels influencer leur comportement au travail ou lorsque leur interprétation des règles cause des conflits et des problèmes.

On a des exemples fréquents de ce genre de situation dans les lieux de travail d’aujourd’hui, où le roulement de personnel élevé peut avoir des effets sur les professionnels dans certains secteurs. Dans le secteur de l’apprentissage des jeunes enfants, par exemple, les nouveaux membres du personnel ont besoin de formation et de temps pour apprendre les routines de programmation et connaître les besoins uniques des enfants et des familles. Au cours de cette période de transition, le personnel en place doit établir un équilibre entre le surplus d’efforts que cela demande et le maintien de normes professionnelles élevées.

Une difficulté particulière peut se presenter rapidement dans une situation où une personne est sur le point d’être débordée : elle a moins de temps dans la journée à consacrer à l’observation et à la documentation. « Bien que cela puisse sembler être un problème de charge de travail ou de gestion du temps, il ságit fondamentalement d’un problème de déontologie, parce que l’observation et la
documentation sont des composantes essentielles du travail que vous faÎtes », explique Mme Newman. Même si la personne veut maintenir des normes professionnelles élevées, elle n’a tout simplement pas le temps de documenter les activités. Son comportement professionnel est-il compromis?

Mme Newman dit que, bien que la documentation soit astreignante, elle remplit une fonction importante qui s’aligne sur un principe déontologique et professionnel : celui de la continuité des soins. Pour les professionnels qui fournissent des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, la documentation est particulièrement importante et fournit des renseignements indispensables aux familles. Par conséquent, le simple fait d’omettre de documenter les activités peut avoir des consequences dommageables.

Faire face aux difficulties

Bien que les professionnels doivent faire face à de nombreuses difficultés au travail, ils ont aussi les outils et les ressources nécessaires pour y faire face. Mme Newman a deux conseils pour les personnes qui veulent maintenir un comportement professionnel d’une manière proactive. Premier conseil : il faut savoir reconnaître quand on a besoin d’aide et avoir le courage d’en demander. Les superviseurs et le personnel de direction, avec leurs années d’expérience dans le secteur, peuvent offrir beaucoup d’encadrement, et les professionnels peuvent apprendre et s’épanouir en améliorant leurs compétences et en recherchant continuellement des possibilités d’apprentissage.

Deuxième conseil : il faut reconnaître que les professionnels peuvent, intentionnellement ou non, brouiller la distinction qui existe entre les limites personnelles et les limites professionnelles. Les enfants et les familles peuvent aussi mettre les limites professionnelles à dure épreuve. Les professionnels ont la responsabilité de savoir ce qui est convenable et ce qui ne l’est pas, et doivent
constamment revenir au principe directeur de la protection de l’intérêt public.

Les professionnels ont également besoin de connaître clairement les attentes de deux joueurs clés : les organismes pour lesquels ils travaillent et l’organisme de réglementation auquel ils appartiennent. S’ils ont des doutes, il leur faut très bien connaître les règles et les procédures qu’ils ont le devoir de suivre à titre de members de leur profession.